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CfP – Entre mobilités et démarcations de frontières : Éducation et politiques éducatives dans les Caraïbes

Les politiques éducatives peuvent être comprises comme des pratiques officielles et officieuses qui dirigent les processus individuels et sociaux d’éducation et de formation intellectuelle, ainsi que les discours qui les légitiment. Elles se trouvent au centre des dynamiques sociales, économiques et culturelles de nos sociétés, et remplissent une fonction-clef dans la construction des identités collectives ainsi que dans les débats éthiques sur la diversité.

En reproduisant et légitimant des présuppositions, des valeurs et des jugements esthétiques collectifs, les politiques d’éducation assurent la continuité sociale tout en étant fréquemment théâtre de controverses et de débats sociaux. En définitive, les politiques d’éducation constituent un des moteurs les plus puissants de la transformation sociale. Elles ouvrent ou ferment l’accès aux différentes formes et pratiques des savoirs, exerçant par là-même une influence directe sur le partage politique et culturel et modulant le degré de mobilité socio-économique au sein d’une même société ainsi que les processus de migration entre différentes sociétés.

En ce sens, l’espace caribéen et celui de ses diasporas constitue un champ d’observation particulièrement prometteur étant donné que la région est marquée depuis toujours par des mobilités géographiques complexes, par une forte fragmentation linguistique, culturelle et sociale, par des démarcations ethniques et sociales remarquables et par des processus de transculturation profonde. En résulte des dynamiques complexes, liées étroitement à des questions culturelles et sociales, qui se cristallisent dans le champ des systèmes et des politiques éducatifs.

Le congrès abordera les questions suivantes :  Comment les politiques d’éducation facilitent-elles la mobilité ou au contraire contribuent à la démarcation de frontières dans l’espace caribéen ? Comment, à l’opposé, les circulations locales et globales (de personnes, d’objets et de savoirs) façonnent-elles les politiques d’éducation ?

À la différence de la recherche pédagogique empirique, qui vise à générer un savoir immédiatement applicable au développement des systèmes éducatifs, le congrès se propose de contextualiser les processus d’éducation dans les dynamiques culturelles, linguistiques et sociales des sociétés caribéennes actuelles, accordant une attention particulière à leurs origines historiques. Pour ce faire, les pratiques et les discours d’éducation seront analysés depuis une perspective transdisciplinaire qui tiendra compte des délimitations et des démarcations de frontières et des (dis)continuités qu’ils induisent. Seront privilégiés les trois champs d’observation suivants :

1.      Mobilités et immobilités : Comment décrire l’accès à l’éducation et à la formation intellectuelle dans l’espace caribéen et dans ses diasporas ? Quels facteurs facilitent ou empêchent la perméabilité des systèmes éducatifs et la mobilité sociale ? Quels sont les parcours typiques de formation et quels sont les formes et les chemins de la circulation des savoirs dans et à travers l’éducatif ?

2.      Identités et démarcations : Comment interagissent les processus de construction identitaire avec les processus d’éducation dans les sociétés caribéennes (et leurs diasporas) ? Quels récits d’identification et de démarcation sont promus par les pratiques de formation officielles et officieuses ? Comment les discours et les pratiques d’éducation contribuent à l’hybridation et à la reformulation d’identités individuelles ou collectives ?

3.      Institutions et autorités : Quels processus d’éducation dirigent la formation de normes locales, régionales ou transrégionales dans la Caraïbe et ses diasporas ? Comment interagissent les standards linguistiques et culturels avec les pratiques et formes d‘expression non standardisées ? Quels sont les cheminements de canonisation dans l’art et dans le secteur culturel et dans quelle mesure peut-on les comparer aux canons éducatifs scolaires officiels ?

Nous encourageons l’envoi de contributions issues de l’ensemble des sciences humaines et sociales s’inscrivant dans la problématique des discours et des pratiques d’éducation dans la Caraïbe et ses diasporas et alimentant un débat transdisciplinaire.

Les propositions de communication en anglais, français ou espagnol (max. 500 mots) sont à soumettre à l’équipe d’organisation avant le 31 octobre 2019 conference-caribbean2020@fau.de. Nous encourageons particulièrement la participation de chercheur-e-s de l’espace caribéen. Les intervenant-e-s accepté-e-s peuvent postuler une aide financière auprès de l’équipe d’organisation.

Organisation
Johannes Bohle, Flensburg
Anne Brüske, Heidelberg
Silke Jansen, Erlangen
Miriam Lay Brander, Eichstätt
Natascha Rempel, Hanovre

Pour en savoir plus: http://caribbeanresearch.net/en/2020-conference/
CfP ici

Appel à communication « Repenser l’Europe depuis les Caraïbes : héritages et enchevêtrements » du 12 au 15 avril 2018 Université Albert Ludwig, Fribourg-en-Brisgau, Allemagne

Appel à communication

« Repenser l’Europe depuis les Caraïbes : héritages et enchevêtrements »

du 12 au 15 avril 2018

Université Albert Ludwig, Fribourg-en-Brisgau, Allemagne

Les multiples liens qui unissent les Caraïbes et l’Europe sont au cœur de la conférence organisée à l’occasion des 30 ans d’existence de la Société d’Études Caribéennes (Society for Caribbean Research, Socare). Les Caraïbes furent la première région colonisée par les puissances européennes au XVIe siècle et la dernière région à être (partiellement) décolonisée au XXe siècle. Elles ont accueilli plus d’un tiers de tous les Africains déportés dans le cadre de la traite atlantique entre le XVIe et le XIXe siècle, mais aussi un nombre considérable de travailleurs contractuels européens sous différents régimes pendant grosso modo la même période, suivis d’une main-d’œuvre contractuelle asiatique. La région fut dévastée par le génocide des populations locales perpétré par les colons européens, et de l’une des plus violentes exploitations économiques parmi les colonies européennes. Après la Seconde Guerre Mondiale, les pays européens ont compensé leur pénurie de main-d’œuvre en recrutant en grand nombre des travailleurs issus de leurs colonies caribéennes. Cela a entraîné des changements dans la politique d’accès à la citoyenneté que les puissances coloniales européennes appliquèrent à ces migrants.

Aujourd’hui, plus d’un tiers des dernières possessions coloniales européennes se situent dans les Caraïbes, et la Commission des Réparations de la CARICOM, créée en 2013, déclare que « le règne colonial européen continue de faire partie intégrante de la vie caribéenne »[1] Néanmoins, l’historiographie, la géographie ainsi que les théories sociales, littéraires et culturelles ont tendance à percevoir l’Europe et les Caraïbes comme des régions séparées, voire antithétiques. En raison de leur focalisation sur les sociétés industrielles modernes, les sciences sociales voyaient dans les Caraïbes, marquées par leur passé esclavagiste, le paradigme du retard socioéconomique, de l’inefficacité et du sous-développement. Dans cette optique elles se trouvaient à l’opposé du monde du travail salarié libre, moderne et efficace dont l’Europe se veut pionnière. De l’autre côté, formées par la confluence de populations africaines, européennes et asiatiques, les Caraïbes représentaient la diversité raciale et ethnique par excellence, comme l’attestent les penseurs caribéens de la transculturalité, de l’hybridité et de la créolisation. Vice-versa, l’Europe – après des siècles d’émigration massive, la construction des nations, les expulsions et les vagues de nettoyage ethnique – affiche une homogénéisation ethnique accrue. L’inversion du schéma migratoire depuis le milieu du XXe siècle en direction de l’Europe, parmi d’autres régions, a déclenché des débats intenses sur la notion de race partout dans le continent, au point que l’immigration est perçue de plus en plus comme une menace pour les sociétés européennes. Dans les études littéraires, on tend toujours à opposer le statut canonique des littératures européennes ‘nationales’ à la production ‘postcoloniale’ caribéenne. De même, la notion de postcolonialité est surtout appliquée aux anciennes colonies, tandis que celle de l’Europe vient tout juste d’être abordée.

Dans le sillage des crises humanitaires causées par les ouragans et les séismes les plus récents dans le bassin caribéen, les efforts d’aide aux victimes de catastrophes, insuffisants et incohérents, ont une fois de plus soulevé des questions sur les relations politiques et économiques entre les puissances occidentales et les Caraïbes. Face aux catastrophes sanitaires et aux vagues d’émigration, les économies insulaires sont confrontées à des régimes de citoyenneté divergents, à des responsabilités politiques fragmentées et à des arrangements économiques proches de l’exploitation qui mettent en évidence le statut géopolitique ambivalent de nombreux territoires caribéens vis-à-vis des intérêts de l’Europe et des États-Unis.

Dans ce contexte, la conférence se concentre sur les héritages et les continuités du colonialisme européen dans la région et sur les enchevêtrements transrégionaux entre les Caraïbes et l’Europe. L’analyse des langues, des histoires (post)coloniales, des trajectoires socioéconomiques et des pratiques esthétiques des Caraïbes qui tienne compte de leurs relations avec l’Europe permettra également de repenser l’Europe depuis les Caraïbes. La conférence vise à réduire l’hypervisibilité de l’Europe occidentale en ciblant davantage les enchevêtrements caribéens avec l’Europe du Sud et de l’Est, ainsi que les ‘Europes oubliées’ que sont les territoires et régions d’outre-mer caribéens. Comment les perspectives caribéennes peuvent-elles contribuer à une compréhension différente et plus nuancée de l’Europe ou des Europes aujourd’hui?

Nous encourageons des contributions issues d’un large éventail disciplinaire, y compris (mais non exclusivement) les études littéraires et culturelles, la sociologie, l’anthropologie, la linguistique, la philosophie, l’histoire, la géographie, et les sciences politiques. Des perspectives inter- et transdisciplinaires sont particulièrement bienvenues, tout comme les présentations par affiche de projets de thèse. Les contributions peuvent être envoyées en anglais, en français ou en espagnol et nous apprécions particulièrement la mise à disposition de polycopiés ou la présentation de powerpoint dans une langue différente de celle de la présentation orale. Les sujets possibles sont :

  • Les Caraïbes comme laboratoire de la modernité européenne
  • Le régime politique de la race et la racialisation des Caraïbes dans l’Europe
  • Flux migratoires reliant l’Europe aux Caraïbes
  • Colonialité, décolonisation partielle et territoires européens caribéens aujourd’hui
  • Capitalisme et travail non salarié dans l’Europe et les Antilles: esclavage, servage secondaire, engagement contractuel, apprentissage
  • Intérêts européens économiques dans les Caraïbes d’aujourd’hui : par ex. tourisme de villégiature, paradis fiscaux, propriétés foncières et zones de libre-échange
  • Citoyennetés européennes et du Commonwealth dans les Caraïbes et citoyennetés caribéennes dans l’Europe
  • Changement climatique, crises humanitaires et prévention des catastrophes dans le contexte de l’ambivalence géopolitique et des souverainetés fragmentées dans les Caraïbes
  • Les Caraïbes dans les politiques européennes de la mémoire : par ex. génocide indigène, esclavage, demandes de réparations des pays européens par la CARICOM
  • Repensant l’Europe (les Europes) à la lumière des notions caribéennes de transculturation, hybridité, et créolisation
  • Enchevêtrements esthétiques entre les Caraïbes et l’Europe du Sud et de l’Est dans la littérature, le cinéma ou les arts visuels
  • Pratiques linguistiques, interrelations linguistiques, politiques linguistiques

Les propositions de communication ou d’affiche (veuillez préciser votre choix) devront inclure le nom et l’affiliation de l’auteur, le titre de la présentation, un résumé d’environ 300 mots et une brève note biographique.

Les propositions sont à soumettre aux deux organisatrices avant le 15 novembre 2017:

Manuela Boatcă: manuela.boatca@soziologie.uni-freiburg.de

Annika McPherson: annika.mcpherson@philhist.uni-augsburg.de

[1] http://caricomreparations.org/caricom/caricoms-10-point-reparation-plan/

CfP: African Diasporic and Indigenous American Religious Traditions: Continuities, Intersections and Global Impact

Indigenous and African Diasporic communities practice spirit-based religious traditions throughout the Americas. The core of these traditions is indigenous or African but they also absorb elements of colonial traditions, especially from Catholic, Protestant and Freemason sources. Indigenous and African Diasporic traditions have also had contact with one another. African Diasporic spirit-based religious traditions include Vodou, Santería, Candomblé, Palo Monte, Kumina and others, and are practiced in Haiti, Cuba, Jamaica, Brazil, the Dominican Republic, the entire Caribbean, the United States, Canada and beyond. Since pre-Columbian times, indigenous communities have practiced spirit-based religious traditions (sometimes called “Shamanism” or “Shamanic practices”) throughout the Americas. Those communities include, for example, the Mapuche, Matsigenka, Avá-Chiripá, Inuit, Cubeo, Warao, Baniwa and others in countries like Chile, Peru, Paraguay, Bolivia, Brazil, Venezuela, Colombia, the United States, Canada and others. Still struggling against the effects of colonialism, indigenous and African Diaspora spirit-based religious traditions stand today as major world religions. However, in spite of their importance for humanity, not enough is known about them, their interactions, and their local and global impacts.

 

The language of this volume is English. Abstracts plus preliminary bibliographies are being accepted until September 1, 2017. The Maximum length of the abstract is 450 words (1 page, .12 font, single-spaced) and the maximum length of the bibliography is 1 page (.12 font, single-spaced). A response about the abstract will be sent no later than one month after reception. If your abstract is accepted, the deadline for the submission of the final draft of your 5,000-8,000-word chapter is January 31, 2018.

 

Send ideas, abstracts and bibliographies attached in an email to Hebblethwaite and Jansen:

 

 

Full CfP: CFP African Diasporic and Indigenous American Religious Traditions

EXTENDED DEADLINE CfP Socare colloque des jeunes chercheurs « Gouvernance et droits: Loi, religion et sexualité dans la littérature et culture des Caraïbes »

Lieu: Université de Salzbourg

Organisateurs : Christopher F. Laferl, Ralph Poole, Philipp Seidel

Date: 23.–25. novembre 2017

Les Caraïbes se distinguent par leur grande diversité culturelle et politique. Cette richesse ne s’exprime pas seulement à travers les différentes langues mais aussi les religions, les normes et valeurs sociales ainsi que les systèmes juridiques. Si l’Amérique latine continue d’être considérée comme un continent catholique, la situation des Caraïbes s’avère cependant plus complexe. D’une part, la religion catholique est en concurrence avec les Eglises évangéliques traditionnelles, d’autre part ces deux communautés sont elles-mêmes aussi bien en opposition avec les religions (syncrétiques) afro-caribéennes qu’avec le pentecôtisme évangélique. Cette situation confuse sur le plan religieux et culturel représente un défi pour l’État, la société, le système juridique, mais aussi l’art et la littérature. Les divers régimes politiques, tout comme les systèmes juridiques dans les Caraïbes, remontent aux (anciennes) puissances coloniales et à leurs différentes traditions. Les (anciens) territoires britanniques sont soumis à la « Common Law », à l’inverse des autres qui s’alignent sur le droit continental européen. Ces structures ne constituent pourtant que le cadre à l’intérieur duquel les hommes évoluent au sein de l’Etat. L’organisation des rapports entre les individus et entre les différents collectifs ou bien les attitudes et comportements face à l’état obéissent à un processus de négociation constant qui peut revêtir différentes formes.

Face à ce constat, le colloque de l’association de la recherche Caribéenne (Socare) abordera les questions relatives à la gouvernance et aux droits. Les gouvernements – qu’ils soient (in)stables, démocratiques ou autoritaires – ne sont pas les seuls à jouer un rôle décisif. La manière de diriger est aussi déterminante. Outre les hommes politiques en exercice, qui doivent justifier leurs positions et leurs actes ainsi qu’assumer des responsabilités, les institutions économiques, sociales et religieuses prennent une place importante dans l’organisation de la vie en société. Ceci est d’autant plus vrai quand les politiques ne peuvent proposer de solutions efficaces ou quand leur réussite est discutable. Par ailleurs, il conviendra d’examiner dans quelle mesure le principe de non-discrimination est ancré dans la pratique sociale et à quel point il est concrètement appliqué par les différents Etats, tel qu’il est exigé depuis le siècle des Lumières dans de plus en plus de domaines identitaires non seulement au niveau national, mais aussi supranational. Quand il s’agit de respecter les diverses règles relatives à la non-discrimination, il est possible d’observer de grandes différences concernant le sexe, l’appartenance ethnique, la classe sociale, l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle. En effet, les différentes catégories identitaires sont fréquemment en situation de conflit (ouvert).

Le colloque s’articulera autour des problématiques suivantes :

  • Les modes de vie modernes, caractérisés par une volonté d’autodétermination, sont-ils compatibles avec les développements actuels dans les sociétés caribéennes ? Comment ces tendances se manifestent-elles dans la littérature et les différents arts?
  • Comment sont abordés les problèmes de discrimination, de marginalisation, d’oppression et de violence ? Quelles sont les solutions proposées et par qui ?
  • De quelle manière la question de la sexualité, prise au sens large, est-elle traitée? (relations sexuelles préconjugales et extraconjugales, avortement, homosexualité, prostitution etc.)?
  • Comment les artistes et acteurs culturels représentent-ils les minorités sociales ? Comment se comportent-ils avec elles ? Quelles sont leurs positions ?
  • Quelles sont les réactions des systèmes juridiques et religieux face au principe de l’autodétermination non discriminatoire ? A quel niveau social interviennent-elles ?
  • Comment les processus migratoires se répercutent-ils sur la société dans ce contexte ?
  • Quel rôle revient aux auteurs et artistes et depuis quel endroit écrivent-ils/ parlent-ils/ produisent-ils?
  • Quels rôles jouent les discours de haine (hate speech) et la victimisation dans les productions littéraires, musicales et artistiques?

Ce colloque s’adresse aux jeunes chercheuses et chercheurs travaillant sur les Caraïbes, quels que soient leur domaine et leur discipline. Les contributions interdisciplinaires en relation avec le droit ou la théologie seront également les bienvenues. Les communications ne devront pas dépasser les 20 minutes de temps de parole.

Les personnes intéressées sont invitées à envoyer un résumé d’une demi-page, en allemand, anglais, espagnol ou français, accompagné d’une notice bio-bibliographique à Philipp Seidel (philipp.seidel@sbg.ac.at) avant le 30 avril 2017. Veuillez indiquer la langue dans laquelle vous souhaitez présenter votre communication et également les langues dans lesquelles il vous serait possible de la présenter. Les langues du colloque seront choisies en fonction des contributions retenues. Les intervenants seront informés suffisamment tôt de cette décision.

CfP Socare colloque des jeunes chercheurs « Gouvernance et droits: Loi, religion et sexualité dans la littérature et culture des Caraïbes »

Lieu: Université de Salzbourg

Organisateurs : Christopher F. Laferl, Ralph Poole, Philipp Seidel

Date: 23.–25. novembre 2017

 

Les Caraïbes se distinguent par leur grande diversité culturelle et politique. Cette richesse ne s’exprime pas seulement à travers les différentes langues mais aussi les religions, les normes et valeurs sociales ainsi que les systèmes juridiques. Si l’Amérique latine continue d’être considérée comme un continent catholique, la situation des Caraïbes s’avère cependant plus complexe. D’une part, la religion catholique est en concurrence avec les Eglises évangéliques traditionnelles, d’autre part ces deux communautés sont elles-mêmes aussi bien en opposition avec les religions (syncrétiques) afro-caribéennes qu’avec le pentecôtisme évangélique. Cette situation confuse sur le plan religieux et culturel représente un défi pour l’État, la société, le système juridique, mais aussi l’art et la littérature. Les divers régimes politiques, tout comme les systèmes juridiques dans les Caraïbes, remontent aux (anciennes) puissances coloniales et à leurs différentes traditions. Les (anciens) territoires britanniques sont soumis à la « Common Law », à l’inverse des autres qui s’alignent sur le droit continental européen. Ces structures ne constituent pourtant que le cadre à l’intérieur duquel les hommes évoluent au sein de l’Etat. L’organisation des rapports entre les individus et entre les différents collectifs ou bien les attitudes et comportements face à l’état obéissent à un processus de négociation constant qui peut revêtir différentes formes.

 

Face à ce constat, le colloque de l’association de la recherche Caribéenne (Socare) abordera les questions relatives à la gouvernance et aux droits. Les gouvernements – qu’ils soient (in)stables, démocratiques ou autoritaires – ne sont pas les seuls à jouer un rôle décisif. La manière de diriger est aussi déterminante. Outre les hommes politiques en exercice, qui doivent justifier leurs positions et leurs actes ainsi qu’assumer des responsabilités, les institutions économiques, sociales et religieuses prennent une place importante dans l’organisation de la vie en société. Ceci est d’autant plus vrai quand les politiques ne peuvent proposer de solutions efficaces ou quand leur réussite est discutable. Par ailleurs, il conviendra d’examiner dans quelle mesure le principe de non-discrimination est ancré dans la pratique sociale et à quel point il est concrètement appliqué par les différents Etats, tel qu’il est exigé depuis le siècle des Lumières dans de plus en plus de domaines identitaires non seulement au niveau national, mais aussi supranational. Quand il s’agit de respecter les diverses règles relatives à la non-discrimination, il est possible d’observer de grandes différences concernant le sexe, l’appartenance ethnique, la classe sociale, l’identité sexuelle et l’orientation sexuelle. En effet, les différentes catégories identitaires sont fréquemment en situation de conflit (ouvert).

 

Le colloque s’articulera autour des problématiques suivantes :

 

  • Les modes de vie modernes, caractérisés par une volonté d’autodétermination, sont-ils compatibles avec les développements actuels dans les sociétés caribéennes ? Comment ces tendances se manifestent-elles dans la littérature et les différents arts?
  • Comment sont abordés les problèmes de discrimination, de marginalisation, d’oppression et de violence ? Quelles sont les solutions proposées et par qui ?
  • De quelle manière la question de la sexualité, prise au sens large, est-elle traitée? (relations sexuelles préconjugales et extraconjugales, avortement, homosexualité, prostitution etc.)?
  • Comment les artistes et acteurs culturels représentent-ils les minorités sociales ? Comment se comportent-ils avec elles ? Quelles sont leurs positions ?
  • Quelles sont les réactions des systèmes juridiques et religieux face au principe de l’autodétermination non discriminatoire ? A quel niveau social interviennent-elles ?
  • Comment les processus migratoires se répercutent-ils sur la société dans ce contexte ?
  • Quel rôle revient aux auteurs et artistes et depuis quel endroit écrivent-ils/ parlent-ils/ produisent-ils?
  • Quels rôles jouent les discours de haine (hate speech) et la victimisation dans les productions littéraires, musicales et artistiques?

 

Ce colloque s’adresse aux jeunes chercheuses et chercheurs travaillant sur les Caraïbes, quels que soient leur domaine et leur discipline. Les contributions interdisciplinaires en relation avec le droit ou la théologie seront également les bienvenues. Les communications ne devront pas dépasser les 20 minutes de temps de parole.

 

Les personnes intéressées sont invitées à envoyer un résumé d’une demi-page, en allemand, anglais, espagnol ou français, accompagné d’une notice bio-bibliographique à Philipp Seidel (philipp.seidel@sbg.ac.at) avant le 15 mars 2017. Veuillez indiquer la langue dans laquelle vous souhaitez présenter votre communication et également les langues dans lesquelles il vous serait possible de la présenter. Les langues du colloque seront choisies en fonction des contributions retenues. Les intervenants seront informés suffisamment tôt de cette décision.

 

 

Appel à propositions VIème Colloque International La Diversité Culturelle à la Caraïbe “Mémoire et conflits de frontiers” Centro de Estudios del Caribe, Casa de las Américas 22-26 mai 2017

La Casa de las Américas, a través de su Centro de Estudios del Caribe, lo invita a participar en el Coloquio Internacional La Diversidad Cultural en el Caribe, a celebrarse entre el 22 y el 26 mayo de 2017. En su sexta edición, el evento se propone abordar las diversas aristas que genera el tema “Memoria y conflictos de frontera”.

Casa de las Américas, through its Centro de Estudios del Caribe, invites you to participate in  the International Colloquium on Cultural Diversity in the Caribbean, to be held between the 22  and the 26 of May 2017. In its sixth edition, the event will address the various aspects generated by the theme « Memory and border conflicts ».

La Casa de las Américas, à travers son Centro de Estudios del Caribe, vous invite à participer  au Colloque International La Diversité Culturelle à la Caraïbe qui se tiendra du 22 au 26 mai  2017. Pour sa sixième édition, l’événement propose d’aborder les différents angles du thème “Mémoire et conflits de frontiers”.

 

Deadline: March 15, 2017

Contact: seccaribe@casa.cult.cu

Full CfP: http://appel-la-diversite-culturel-memoire

Université d’été „Littératures caribéennes et globalisation“ — Escuela de Verano „Literaturas caribeñas y globalización“ — Summer School Caribbean „Literature and Globalisation“

full CfP including english and spanish version: cfp_summer-school_carib_fr_esp_eng-1

La Caraïbe a été marquée, depuis la première phase de la globalisation accélérée, par le choc des cultures amérindiennes, européennes et africaines. À celles-ci, se sont plus tard ajoutées les cultures asiatiques et nord-américaines, faisant de la Caraïbe un lieu privilégié pour l’étude des processus d’hybridation, de créolisation et de transculturation survenus à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème. Les pays et les sociétés de la Caraïbe se situent au cœur de réseaux transnationaux complexes qui nouent entre eux une multitude d’espaces inter- et extra-caribéens, dans une constante circulation des personnes, des artefacts culturels et des savoirs. Ce flux s’intensifie avec le changement radical survenu dans les domaines de la technique, de l’économie, de la politique et des langues. L’expansion du marché mondial de la littérature et la révolution numérique ont encore accentué l’entrelacement de la Caraïbe avec d’autres régions du monde, créant dans le même temps de nouvelles possibilités de connexion entre la Caraïbe et ses diasporas.

Notre université d’été cherchera à analyser les effets des processus de globalisation sur le champ actuel des littératures caribéennes.

Nous nous intéresserons en premier lieu aux positions occupées par les littératures caribéennes et aux stratégies de leur diffusion au sein du marché mondial de la littérature, en prenant en compte les facteurs sociologiques et économiques de leur circulation globale.

Un second axe que cherchera à développer l’université d’été sera celui de la transformation et de la recodification des genres poétiques et littéraires dans la phase actuelle de globalisation accélérée. On peut s’interroger sur la manière dont les divisions génériques traditionnelles se trouvent remplacées par des poétiques relationnelles ou de nouveaux concepts de catégorisation générique.

Un troisième axe thématique concerna spécifiquement les nouveaux moyens de communication. Sera abordée la façon dont les outils numériques élargissent ou transforment la notion de littérature dans le contexte caribéen, offrant de nouvelles possibilités d’interactions, de création artistique et d’archivage des savoirs.

Enfin, nous nous intéresserons aux relations complexes et ambivalentes qu’entretiennent les écrivains caribéens avec la culture de masse comme lieu de représentation des cultures de la Caraïbe.

L’université d’été interdisciplinaire Littératures caribéennes et globalisation est organisée par le Département des Lettres de l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon et la Faculté de Littérature de l’Université de Constance. La participation d’universitaires et d’artistes invités de la Caraïbe, d’Allemagne et des États-Unis y est attendue.

 

 

Intervenants :

Kelly Baker Josephs (York College, CUNY/ Williams College)

Gesine Müller (Université de Cologne)

Catalina Quesada Gómez (University of Miami)

 

Cette université d’été inclura des contenus des facultés d’Etudes Littéraires, d’Etudes Culturelles et de Sociologie, et elle s’adresse aux étudiants de Master ainsi qu’aux doctorants des disciplines en question. Les participants auront la possibilité d’améliorer et d’approfondir leurs connaissances spécifiques du domaine des études caribéennes et de discuter de leurs propres projets (par exemple, leurs travaux universitaires ou mémoires de recherche).

Les participants de la Summer School recevront un certificat de participation. En outre, les étudiants de Master de l’ENS Lyon et de l’Université de Constance pourront valider l’Université d’été comme colloque de recherche pour 6 ECTS/5 ECTS.

Les participants devront justifier d’une bonne connaissance de l’anglais et du français ou du castillan, ainsi que de bonnes qualifications universitaires, qui devront être démontrées au moyen d’un relevé de notes au niveau Master dans l’une des disciplines mentionnées. Alternativement, pour les personnes ayant commencé un doctorat, il est possible de présenter un certificat d’acceptation comme doctorant.e dans une université.

Les personnes intéressées devront envoyer une lettre de motivation en anglais, en français ou en castillan (environ 2 pages en document Word ou PDF, interligne 1,5,  taille de police 12) qui rende compte des acquis déjà mentionnés, mais aussi leur motivation personnelle et leurs liens avec les aires de spécialisation de l’université d’été. Les propositions seront acceptées jusqu’au 28 février 2017 et devront être envoyées à miriam.lay-brander@uni-konstanz.de et cyril.vettorato@ens-lyon.fr.

CfP 47th Annual Conference of the Urban Affairs Association « Challenging Enduring Urban Injustices » (April 19-22, Minneapolis, Minnesota, USA; Deadline October 1st 2016)

UAA is an interdisciplinary professional association and is currently accepting abstracts/proposals on the following topic: « Urban Issues in Central & South America and the Caribbean”. Interested? Here is a sample of sessions from the 2016 UAA conference on the topic: https://2016uaa.sched.org/?s=caribbean. To view to complete 2017 UAA call for participation, please visit: http://urbanaffairsassociation.org/conference/

Reading Cuba November 2016 FIU